Les vendeurs de rêves ont encore frappé et cette fois-ci 800 millions de dirhams ont été pillés sous le nez des prétendus “investisseurs”. En effet, les malfaiteurs ont orchestré un plan machiavélique bien huilé en vendant un pyramide de ponzi déguisé aux victimes.
Des victimes qui ont données leurs consentements aux escrocs en confiant leurs argents sous l’appât du gain rapide. Car oui! Avec une promesse tirée par les cheveux d’un “rendement dès les 15 premiers jours”. Près de 4000 victimes ont laissé pas moins de 2500 dirhams sur la table pour un présumé “investissement dans l’Or et du célèbre token Bitcoin”.
# Contexte
Afin de comprendre cette affaire à coup de maître, très tôt dans la matinée de ce mercredi 30 août. Le média Assabah a mené ses investigations auprès des services de la Police d’Agadir, étant la source de l’arnaque.
A l’origine de l’éclatement de cette affaire. Tout est parti des dénonciations faites sur les réseaux sociaux et également des plaintes déposées des victimes. L’une de ces victimes raconte qu’à la base (pyramide de Ponzi), le projet est mené par une cinquantaine de femmes. Ces femmes qui d’ailleurs ont été aussi victime en déversant leur propre argent dans le projet.
Pourtant celui qui a concocté le projet est un jeune homme de 24 ans qui a prétendu être un expert du marché de l’or et du token bitcoin. En montant le projet, il a tenu comme argument de vente le reversement des parts de société sous forme de dividende. Une totale incohérence qu’aucun membre ne suspectait quand les niveaux supérieurs justifiait leurs gains avec une somme ahurissante. Poussant ainsi les autres membres à réinvestir ou à injecter plus d’argent pour maximiser leurs potentiels rendements.
Un fait marquant qui a aussi tenu en laisse les membres était le mariage grandiose de ce jeune homme avec sa supposé secrétaire à Agadir. Donnant plus de crédibilité à son ascension grâce au projet alors que le mal est déjà fait.
Après 7 mois d’existence, les deux ont disparu des radars avec 800 millions de dirhams empochés. Laissant derrière eux des milliers d’hommes et des femmes au Maroc mais aussi à l’étranger qui ont travaillés à leur merci.
# Modèle d’affaire
Avant d’investir le centime dans un projet, il est impératif de comprendre son modèle d’affaire. Comment l’entreprise gagne fondamentalement ses sous? Le marketing de réseau ou MLM semble être le modèle employé pour vendre ce projet.
Un modèle d’affiliation passe du légal à l’illégal si l’entièreté des gains des anciens proviennent uniquement des nouveaux souscrits. Chose que les escrocs ont complètement faites. Puisque qu’une victime affirme avoir été dans le groupe des anciens. Après 15 jours de lancement du projet, leur groupe a reçu une somme de 200 milles dirhams à départager.
Très souvent le mode opératoire des malfaiteurs dans ce genre d’arnaque se prépare en surfant sur la tendance. Une société d’écran avec un marketing agressif, et le tour est joué en renversant une petite somme à quelques élus. Pendant que la foule continue de grossir grâce au bouche à oreille des membres. En souscrivant, celui-ci se trouve obligé de recruter afin de rembourser son investissement. Une fois que la société prend de l’ampleur, les malfaiteurs disparaissent sans laisser aucune trace. Une vieille ruse qui marche à tous les coups depuis des années quand la cupidité des gens dépasse leur intelligence.
# Investissement
Bien que dans le fond il est improbable d’avoir des rendements surélevés dans une valeur refuge telle que l’or. Sur la forme, investir dans cet actif ne se fait pas en “appelant simplement un numéro” et sortir sa carte bancaire. Contrairement à ce qui a été décrite par la victime interrogée dans cette affaire dans le sud du Maroc. Deux choses qui devaient mettre la puce à l’oreille mais la poudre au yeux empêchait de voir la réalité.
Quant au token numérique qu’est le Bitcoin, beaucoup de projets gravitent autour de cet actif numérique. Il est bien possible d’avoir des rendements à deux ou trois chiffres sur cet actif mais sur le long terme.
Un point important concernant ces deux actifs, c’est que leurs fluctuations dépendent de l’offre et la demande sur les marchés. Car oui! Même avec un projet qui répond aux besoins, si la demande n’est pas présente, le projet ne décolle pas.
D’où l’intérêt de comprendre à minima l’essentiel d’un projet d’investissement et d’anticiper les risques. C’est pourquoi avoir une culture financière est indispensable pour survivre face à l’évolution de notre société.
Enfin, cette grosse affaire aura des répercussions sur le situation économique des victimes qui ont surenchérit leur investissement. Ce qui nous laisse finir sur cette citation de Blaise Pascal qui a dit que “le coeur a ses raisons que la raison ignore”. Sous le feu de l’engouement d’un proche, par égo ou par cupidité; on se retrouve aspiré et dépassé par notre propre intelligence.
Sachez qu’investir est une chose, mais comprendre son écosystème en est une autre. Par le temps qui court d’après les institutions bancaires. Le cycle serait favorable sur le marché immobilier au Maroc, nous avons concocté toute une analyse pour vous.