Alors que l’économie se ressaisit lentement dans sa reprise que le TPE-PME marocain est essoufflé du rythme imposé par la conjoncture actuelle. C’est à cet égard que la Confédération Marocaine des TPE-PME a récemment dressé les difficultés auxquelles font face monsieur et madame tout le monde qui interagissent grâce à leurs petites entreprises. Elle rappelle que depuis quelques mois jusqu’à maintenant, arrivé à la porte de la nouvelle saison. Que le temps s’annonce moins propice en emmenant plus à la survie qu’à la croissance de l’entreprise.
C’est pourquoi il est important de comprendre en premier lieu les points évoqués dans ce tableau de la Confédération Marocaine. Et en deuxième plan, les solutions qui peuvent remédier à ce calvaire que fait face les TPE-PME.
# Prix des matières premières
La hausse des prix est tout simplement le premier obstacle qui affecte la perception du consommateur. Mais qu’en est-il des petites entreprises qui achètent et consomment pour produire ? Car une augmentation du coût de production entraîne directement une augmentation des prix de vente. Par conséquent, une baisse de compétitivité peut surgir face aux industriels d’un côté, et une réticence des consommateurs d’un autre.
# Influence des prix des carburants
Une augmentation des prix des hydrocarbures ne passe pas inaperçu. En effet, les prix ont augmenté 5 fois en l’espace d’un mois. Cette augmentation qui ne tourne pas à la faveur des commerçants interconnectés aux villes voisines pour vendre leurs produits. Un problème qui pousse une fois de plus les petits business à sauver les meubles en augmentant leurs tarifs.
# Augmentation de 10% du SMIG
Plus précisément, avec le programme du CGEM et du ministère de l’inclusion économique. Qui ont pris ensemble la décision de rehausser de 10% le salaire minimum sur deux ans. La première phase était au début du mois de septembre de l’année passée. Et le second au début de ce mois de septembre. Une nouvelle qui protège les employés mais qui n’enchante pas le gérant de TPE-PME, l’obligeant à revoir ses coûts.
# Plus d’impôt, moins de marge
Au péril des acteurs dans l’économie marocaine, une hausse de l’imposition à 10% des TPE-PME sera répartie sur 4 ans. Pas de bol quand on sait que 97% des entreprises au Maroc sont des TPE-PME.
# Crédit et financement moins accessible pour le TPE-PME
Il faut comprendre que tous les acteurs économiques opèrent à leurs échelles respectives. Tout comme la Banque centrale marocaine qui joue le rôle de régulateur afin de protéger l’économie et stimuler la croissance. C’est dans cette optique que Bank Al-Maghrib a rehaussé son taux directeur en passant de 1.50% à 3% actuellement. Un mouvement qui oblige les banques à limiter les risques en octroyant moins de crédit et à être plus sélectif. De ce fait ; les petites sociétés qui ont moins de marge, moins de garantie peuvent se retrouver dans l’insolvabilité.
# Monopole des grands groupes
Comme les grands groupes disposent plus de moyens, de marges, de garanties et d’influence. On arrive à un scénario de la jungle où ce qui est le plus fort reste le meilleur. Ce qui mène à l’impossibilité aux petits prétendants de faire valoir leurs droits sur certains marchés. Notamment le marché public où la Confédération Marocaine des TPE-PME appelle le gouvernement à revoir ses intérêts. De manière à réappliquer la loi 156 adoptée en 2013 pour octroyer 20% des marchés publics aux TPE-PME. Mais aussi 10% destiné aux Auto-entrepreneurs depuis 2019.
Quelles conséquences à tout ça ?
Il est clair que tout ceci mènera les TPE-PME à l’abattoir si les initiatives ne sont pas prises à temps de la part du gouvernement.
Une menace directe qui pourrait arriver face aux contraintes qu’on a évoquées est l’accroissement du secteur informel. Car oui, ce secteur s’étend déjà à 77.3% de la main d’œuvre nationale selon la Banque Mondiale. Sans oublier leur libre échange sans obligations fiscales, ni applications des lois; et donc plus de marge en restant dans cette sphère.
Quelles solutions ?
La Confédération Marocaine des TPE-PME appelle à la mise de dispositif favorable au climat des affaires des petites entreprises. Ainsi, ces actions demandées sont:
-Régulation des prix des matières premières et des hydrocarbures: dans le passé, et face à la crise, le gouvernement a employé cette méthode de régulations des prix. Puisque cet acte a payé en limitant la casse avec l’économie des ménages et des industries.
-Reformulation de la fiscalité des TPE-PME: une révision du PLF 2024 en faveur des petites entreprises serait salvatrice à leurs survies.
-Accès au financement: malgré les programmes mis en place par les différentes institutions comme Damane Oxygène, Crédit Relance ou le Programme Intelaka. Les TPE-PME semblent encore restés en grande difficulté à suivre le mouvement économique.
-Sensibilisation à convertir le secteur informel: ce secteur reste le handicap premier à la prospérité des TPE-PME.
Pour finir, on peut dire tous ces problèmes auxquelles les TPE-PME affrontent à comme un effet boule de neige qui ne s’arrête que dans le mur. L’étincelle qui a mis feu au poudre n’est rien que la série de crises des années passées en mettant à genoux l’économie mondiale. Et a laissé derrière une inflation retentissante qui a bousculé la dynamique de notre économie. Mais croisons les doigts à espérer que le prochain rendez-vous de Bank Al-Maghrib le 26 septembre apportera de bonnes nouvelles.